Les directives anticipées
Qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’une déclaration écrite qui permet, par avance, de faire connaître ses souhaits en ce qui concerne sa propre fin de vie au cas où on ne serait pas en mesure de le faire à ce moment-là. C’est un dispositif simple et facile à mettre en œuvre qui fait partie de la loi Léonetti de 2005 sur la fin de vie.
C’est important de faire cette déclaration ?
La récente affaire judiciaire concernant Vincent Lambert nous rappelle crûment la nécessité de rédiger ses propres directives anticipées et de les faire connaître. En effet, victime d’un grave accident de la route en 2008 et en état de conscience minimale depuis 5 ans, il n’a pas fait connaître ses intentions de façon formelle et écrite, et n’a pas désigné de personne de confiance. Une partie de sa famille a donné son accord au collège des médecins qui a proposé d’arrêter la nutrition artificielle afin de le laisser mourir et une autre partie de sa famille y est formellement opposée, il s’en est suivi une bataille judiciaire au sein de cette famille.
Faire connaître sa propre volonté et/ou désigner une personne de confiance est donc important et utile, cela évite les incertitudes et les interprétations éventuelles de la part de l’entourage.
Comment cela se passe-t-il ?
Ces directives permettent au médecin et à votre entourage de connaître votre volonté concernant la possibilité de limiter ou d’arrêter les traitements en cours au cas où vous seriez en fin de vie et dans l’incapacité d’exprimer votre volonté.
Ces directives priment sur tout avis non médical, même celui de votre personne de confiance. Par contre, en l’état actuel de la loi, le médecin n’est pas obligé de se conformer à vos directives, il doit en tenir compte mais peut prendre une décision n’allant pas dans le sens de vos directives anticipées en fonction de son appréciation de la situation et de l’évolution des connaissances médicales.
Comment faire ?
Tout d’abord, il faut être majeur pour pouvoir écrire ses directives anticipées.
Il faut écrire soi-même, à la main, ses directives anticipées qui doivent être authentifiables, datées et signées et comporter Nom, prénoms, date et lieu de naissance.
Si l’on ne peut pas écrire soi-même, il faut faire rédiger ses directives et deux témoins (dont la personne de confiance, si une personne de confiance a été désignée) doivent attester que ce sont bien vos directives. Leurs attestations doivent mentionner leurs nom et qualité et être jointes aux directives.
Les directives anticipées sont valables 3 ans, ce qui signifie qu’elles doivent avoir moins de 3 ans à partir du moment où vous n’êtes plus en mesure d’exprimer votre volonté. Elles sont à confirmer tous les 3 ans, cela se fait sur les directives elles-mêmes en mentionnant que vous les confirmez et en datant et signant.
Vous pouvez changer d’avis, vous pouvez modifier vos directives anticipées en procédant de la même façon que pour les rédiger la première fois. Vous pouvez les annuler et il est préférable de le faire de façon écrite.
À qui les confier ?
Si vous avez rédigé vos directives anticipées car vous souffrez d’une maladie grave, confiez-en un exemplaire au médecin qui vous suit et à votre médecin traitant afin que les directives apparaissent dans vos dossiers médicaux. Confiez-en également un exemplaire à la personne de confiance que vous avez éventuellement désignée.
Si vous n’êtes pas dans le cas ci-dessus, confiez un exemplaire à la personne de confiance que vous avez éventuellement désignée et gardez un exemplaire sur vous, faites savoir à vos proches que vous avez rédigé ce document.
Pour plus de détails, consultez la fiche du ministère de la santé concernant les directives anticipées.